l’histoire
En février 1975, au Caire, des millions d’adorateurs ont accompagné la dépouille d’Oum Kalthoum et porté son cercueil jusqu’à sa dernière demeure. À l’occasion des quarante ans de la disparition de la diva égyptienne, Ibrahim Maalouf et le pianiste Frank Woeste ont « traduit » dans un jazz assez conventionnel, innovant de par son métissage, l’un des plus grands succès de la diva égyptienne : Alf Leila wa Leila (Les Mille et Une Nuits). Cette chanson de 1969 composée par Baligh Hamidi est une suite d’environ une heure (comme souvent à cette époque), avec un refrain de 3 minutes et des couplets allant de 5 à 25 minutes. L’improvisation, dans la version originale comme dans cette version-ci, tient une place importante, mais « cette suite est surtout une succession de tableaux dont la mise en scène fût passionnante à retranscrire ». Enregistré et mixé à New York avec la même équipe que l’album Wind (2011) qui était également un hommage (à Miles Davis), c’est en toute logique que Maalouf a envisagé Kalthoum comme une continuité de cette belle aventure discographique. Aimé partout dans le monde arabe, ce chef-d’œuvre est quasi inconnu ailleurs. C’est donc pour le trompettiste franco-libanais l’occasion de le présenter comme une vraie symphonie célébrant la voix de la plus grande cantatrice d’Orient.ce qu’ils en disent
Kalthoum est une célébration des femmes qui ont bouleversé le cours de l’histoire et dont l’influence artistique a eu un impact jusque dans nos vies actuelles. J’ai donc choisi une figure emblématique, véritable monument de l’histoire du peuple arabe, et qui est par ailleurs la voix que j’ai le plus écoutée depuis ma toute petite enfance : Oum Kalthoum. Ibrahim Maaloufce qu’ils en pensent
Le trompettiste incorpore les sonorités orientales – sa fameuse trompette à quarts de ton – au jazz traditionnel. Il dévoile ainsi une palette d’émotions qui vont du doute à l’excitation, de la sensualité au mystère. Soit les étapes de la création artistique. Julien Bordier, L’ExpressUne liste appréciable de vedettes sollicitent le jeu intense du soliste. Qu’on en juge : on reconnaît sa séduisante sonorité dans les disques de Juliette Gréco, Sting, Georges Moustaki, Bumcello, Thomas Fersen, Mathieu Chedid, Piers Faccini, Salif Keita, Vincent Delerm 24 ibrahim maalouf cœur au caire et des dizaines d’autres. Bruno Pfeiffer, So Jazz