l’histoire
Philippe Caubère a inauguré l’autofiction au théâtre avec ce spectacle unique en son genre qui raconte l’enfance et l’adolescence de Ferdinand Faure, entre les années 1950 et 1970, à Marseille, dans un milieu populaire. De Gaulle, Sartre, Mauriac, Malraux, Johnny, Roger Lanzac, Gaston Defferre, d’autres encore, tous les noms d’une époque sont incarnés par le comédien. Avec le temps, ils deviennent des figures légendaires, au même titre que les anonymes, Madame Colomer, Isabelle, le petit Dédé ou Micheline Galiard, la sensuelle professeure de théâtre aixoise... Mais par-dessus tout, cette danse fait revivre la mère de l’auteur.ce qu’ils en disent
Peut-on, de nos jours, parler de soi- même, de ses craintes intimes, de ses espérances, et que ce soit gai ? Peut-on raconter quelque chose du théâtre du point de vue de celui qui, en définitive, le fait, je veux dire du point de vue de l’acteur (ou du « comédien » comme on voudra) et que ça intéresse le monde ? Peut-on rêver d’une écriture théâtrale délivrée, mais non débarrassée, de la littérature ? Peut-on imaginer un théâtre qui serait sincère sans être stupide ? Cruel sans être inutilement méchant ? Peut-on ? Peut-on ?... Je ne sais pas, j’espère. Et il me semble comme ça, confusément, que le public aussi l’espère, il me semble. Mais peut-être que je suis fou, ou prétentieux, ou les deux à la fois. Tant pis. Philippe Caubèrece qu’ils en pensent
Si le jeune premier d’autrefois n’est plus, le Caubère de 64 ans est encore meilleur comédien que celui de 1981, le Molière d’Ariane Mnouchkine qui prenait alors son envol, sans se douter que raconter sa jeunesse lui prendrait plus de trente ans. [...] Il n’y a pas de répit dans La Danse du diable. Il est impossible de s’y ennuyer ou de penser un peu à autre chose. Frédéric Bonnaud, Les InrockuptiblesImpossible de résister aux mimiques de Caubère imitant les tics de Malraux, les oreilles et le nez éléphantesques du général de Gaulle ou le décollage d’un coucou. Chronique d’une époque – les années 1950 à 1970 – autant que d’une ville, Marseille, La Danse du diable fait rire autant qu’elle émeut. Le Parisien