l’histoire
Depuis l’âge de 4 ans, Agnès, la pupille du vieil Arnolphe, est élevée dans un couvent puis enfermée dans une maison, sous la surveillance de deux domestiques simplets. Elle est ainsi maintenue dans une ignorance totale du monde. C’est le système d’éducation qu’a imaginé Arnolphe pour celle qu’il a l’intention d’épouser. Mais un jour, le jeune Horace aperçoit Agnès à sa fenêtre...ce qu’ils en disent
Au départ, l’idée de combiner les termes d’un paradigme dont le maître-mot pourrait être : printemps. Oui, pour Agnès et Horace qui sont de tout jeunes gens, c’est bien sûr le printemps de la vie. Mais la belle saison du renouveau est aussi là, dehors, dans le jardin et dans la nature, certes domestiquée, où Arnolphe a choisi d’élever sa pupille pour la protéger des autres mâles et bientôt l’avoir toute à lui. Le sang d’Arnolphe palpite à l’unisson du monde, le malheureux n’y voit plus clair. [...] Susciter une écoute sensible et rigoureuse du texte. N’en rabattre ni sur la réalité ni sur la poésie. Soutenir jusqu’au bout ce paradoxe. Philippe Adrien, metteur en scènece qu’ils en pensent
Le travail de Philippe Adrien, avec L’École des femmes de Molière, est apparemment une mise en scène à l’ancienne, respectueuse du texte dans de très frais décors de Jean Haas. Mais qui fait d’autant mieux entendre la sauvagerie du texte. Bien avant les tristes héros de quelques faits divers d’aujourd’hui, Arnolphe n’a-t-il pas choisi d’enfermer une enfant pour la dresser, la forger à son goût, en faire sa proie sexuelle ? Et pourtant l’amour irradie la pièce. Fabienne Pascaud, TéléramaCréée le 26 décembre 1662, cette première grande comédie de Molière compte parmi ses œuvres les plus représentées. Tout l’art de Philippe Adrien est d’inviter à la revoir et à la réentendre sur un mode gaillardement irrévérent et ludique. Didier Méreuze, La Croix
Le metteur en scène n’oublie pas la cause féminine. Décalée au XIXe siècle, la pièce revêt un côté satyrique encore plus véhément et actuel. Le propos machiste d’Arnolphe renvoie à tous les intégrismes. Jusqu’à l’écœurement... Car derrière les jeux de l’amour, il y a l’horreur d’une relation maître-esclave. Philippe Chevilley, Les Échos