l’histoire
Jacques Vaché, Jacques Rigaut et Arthur Cravan ne se sont guère croisés que dans l’Anthologie de l’humour noir de Breton. Et ce n’est pas un hasard tant chez eux la force de subversion, de contestation est grande. Refusant les carcans et les démons de la médiocrité, ils ont employé leur foudroyant passage sur terre à remettre en question la littérature, l’art, le monde. Ennemis de la sentimentalité, ces aventuriers ont défié l’autorité, les lois de la pesanteur, les limites, les préjugés. La vie n’allait pas assez vite en eux, alors ils l’ont accélérée, redressée. Quitte à retourner l’arme contre soi. C’est à ces suicidés exemplaires, ces artistes sans œuvre, ces dandys éternels, ces poètes essentiels, que Jean-Michel Ribes a décidé de rendre hommage en les réunissant dans un décor de music-hall des années folles. En cinq tableaux, la pièce consacre la rencontre de ces trois insurgés, ces « Scandaleux rafraîchissants » autour desquels défilent tout un aréopage de personnages ou d’allégories.ce qu’ils en disent
Ce spectacle veut saluer à travers l’évocation de Jacques Vaché, Arthur Cravan et Jacques Rigaut – trois dadaïstes dandys des années vingt – l’insolence d’être, la liberté de la différence, celle de penser ailleurs et de fuir en riant les horizons de papier et les équations définitives. Je les ai rencontrés dans la fraîcheur du mois de mai 68 quand enfin il n’y avait plus rien à comprendre et tout à inventer. Hommage joyeux à ces moqueurs de génie dont les textes et la vie nous libèrent de l’acharnement du bon sens et de la tyrannie des certitudes. Frères des dessinateurs assassinés de Charlie Hebdo, tombés le rire de résistance au poing, ce ne sont pas des kalachnikovs qui les ont tués mais une société étouffée par l’ordre moral et les raisonnements à sens unique. S’il fallait désigner ceux qui furent les phares entre 1915 et 1925, il faudrait les citer avant beaucoup d’autres. Jean-Michel Ribesce qu’ils en pensent
II y a là Jean-Michel Ribes tout entier : ses dons pour mettre à l'envers un monde qui est trop à l'endroit. Gilles Costaz, PolitisJean-Michel Ribes montre son attachement à l'insolence, à la liberté de penser ailleurs, loin de la tyrannie des certitudes. À voir sans hésiter. Thierry Voisin, Télérama
Il en a des idées, Jean-Michel Ribes, sous son chapeau violet ! Sortir de l’oubli les trois cavaliers dada que furent Jacques Vaché, Arthur Cravan et Jacques Rigaut en est une carrément bonne. Laurence Liban, L’Express