REQUIEM POUR L.

REQUIEM POUR L.

l’immense chorégraphe alain platel enfin à anthéa !

l’histoire |

Qui est L ? Ce n’est pas un personnage de fiction mais Lucie, une femme qui apparaît sur un écran en fond de scène. Lucie et sa famille ont donné l’autorisation de filmer ses derniers moments. Dès lors, le public sait qu’il n’est pas convié à un concert comme un autre. En guise de testament, Mozart semble avoir laissé une oeuvre ouverte pour le temps futur, une oeuvre dont les artistes pourraient s’emparer et achever à leur manière. C’est ce à quoi s’emploient les images chorégraphiées de Platel et la direction de Cassol pour donner au Requiem un supplément d’éternité.

ce qu’ils en disent |

Dans pas mal de pays, on célèbre la mort de façon très vivante. Il y a dans Requiem pour L des références à ces rituels. Et avec la scénographie, un rappel du mémorial de l’Holocauste de Berlin. J’avais dans l’idée de montrer quelqu’un en train de mourir. Je l’ai vécu. Dans ces instants au-delà du chagrin, il y a une force que l’on en retire. J’ai eu une conversation avec une de mes connaissances, un médecin très engagé dans les soins palliatifs. J’ai évoqué ce projet. Il était surpris. S’en sont suivies des rencontres avec des gens confrontés à une mort imminente. Et nous avons croisé L. Elle nous connaissait tous les deux, avait vu mes spectacles. J’ai parlé avec elle de mon idée. C’est un rituel du respect. Alain Platel

ce qu’ils en pensent |

À la fin du Requiem pour L, un silence épais tombe sur la salle, le temps de laisser les esprits se retirer en coulisses, avant que n’enfle un tonnerre d’applaudissements nourris. Guillaume Tion, Libération
À aucun moment le spectacle ne bascule dans le voyeurisme. Alain Platel a gagné la confiance de chacun. Et rend un hommage à L. d’une bouleversante simplicité. La musique de Mozart fait le reste. On sort de ce Requiem pour L. secoué et tout à la fois apaisé. Philippe Noisette, Les Échos
La phrase mozartienne commence à peine qu’un autre rythme la décale vers la scansion des percussions, le balancement des hanches, la frappe des pieds. Le Kyrie se change en gospel ou en rumba congolaise. Et tout s’accorde dans une célébration dansée de la vie même, où spiritualités occidentales et africaines se mêlent. Télérama

2019
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