l’histoire |
Seule en scène, autour d’une table encombrée des restes d’un dîner, une femme encore jeune se raconte et, dans un premier temps, ce qu’elle dit de la vie conjugale et familiale est très drôle : la rencontre impromptue avec son futur mari, l’installation, la naissance de deux enfants, les travaux et les jours d’une famille ordinaire. Le mari encourage sa femme dans sa carrière et celle-ci devient brillante tandis que la sienne périclite. C’est alors que les choses commencent à mal tourner et que la comédie légère se change en tragédie…ce qu’ils en disent |
J’ai choisi de mettre en scène cette femme autour d’une grande table ovale « dans sa maison ». C’est la fin du dîner, il y a 4 invités – 4 spectateurs – deux chaises vides. La table est un champ de bataille comme ça l’est souvent à la fin d’un diner. La lumière qui évoluera de manière imperceptible emmènera ce diner « normal » vers une ambiance forte et participera à transformer le plateau de la table en un tableau : une vanité, métaphore de ce destin tragique. Mélanie LerayOn me distribue souvent dans des personnages de femmes qui n’ont pas peur de dire ce qu’elles pensent. Cela me va. J’ai grandi dans une famille très politisée, à gauche ou à l’extrême gauche, avec un vrai goût pour le débat public, le brassage d’idées. D’une certaine manière, un rôle ne m’intéresse pas s’il n’a pas quelque chose de politique. Constance Dollé
ce qu’ils en pensent |
Constance Dollé est épatante. Dirigée par Mélanie Leray, la comédienne passe de la légèreté à la gravité avec une grande délicatesse, affiche solidement sa fragilité et fait de ce Girls and Boys, texte fort et implacable, un moment suspendu. Le ParisienEpousant les césures d’un texte minéral, le jeu de Constance Dollé est sec, sobre, dénué de pathos et d’affect. Comme sont, sans doute, ceux que la tragédie a calcinés de l’intérieur, mais qui se tiennent debout par on ne sait quel miracle. Cette version revisitée de Médée est saisissante. Joëlle Gayot, Télérama
Mise en scène par Mélanie Leray, Constance Dollé porte avec force et précision la dernière pièce du Britannique Dennis Kelly. La descente aux enfers d’une femme dont le verbe se fait résistance. Anaïs Heluin, La Terrasse