l’histoire |
Cette réécriture de Carmelo Bene (1937-2002) de la pièce de Shakespeare mise en scène en 1979 par Georges Lavaudant a frappé les imaginations. Les amateurs de théâtre connaissent Richard III : dans l’Angleterre du XVe siècle, l’ascension et la chute lamentable du tyran bossu, disgracié, « à moitié fini », rongé par la jalousie et l’ambition qui n’hésitera pas pour parvenir à ses fins à sacrifier la plupart des siens. À partir de cet épisode saignant, le dramaturge italien a opéré une catalyse de l’acte théâtral, une réduction fulgurante de Shakespeare comme il le fit avec Hamlet, Othello, Macbeth. La mise en scène de Lavaudant et l’interprétation de Garcia-Valdès semblent depuis 1979 participer de cette réécriture.ce qu’ils en disent |
Bene ne s’intéresse pas tant à l’histoire que raconte Richard III qu’à Richard comme événement théâtral pur, qui ne peut se mettre en scène sans du même coup s’« ôter de scène » (pour reprendre une expression chère à Bene). Chez Shakespeare, Richard réalise son rêve de royauté ; chez Bene, « Richard » (qu’il qualifie d’ailleurs, dans son adaptation publiée de « situation principale » parmi d’autres, et non de personnage) est lui-même un rêve de théâtre, occupé sous nos yeux à se rêver luimême, à susciter le monstrueux désir de « Richard », et à s’éteindre en assouvissant le désir même auquel il doit son existence. Daniel Loayzace qu’ils en pensent |
Ceux qui ont vu en scène Ariel Garcia-Valdès ne l’ont jamais oublié. Fabienne Pascaud, TéléramaC’est pour Ariel Garcia-Valdès, son acteur fétiche, que Lavaudant avait voulu monter La Rose et la Hache. Étonnant de voir aujourd’hui Ariel, l’ange Ariel, près de quarante ans après, retrouver ses rictus, ses mouvements de mains et d’épaules, ses rires effrayants. Comme au premier jour. Jean-Pierre Thibaudat, Médiapart
Richard III, sur scène, c’est donc Ariel Garcia-Valdès, qui ne fait qu’un avec le personnage monstrueux tant physiquement que moralement. À ses côtés, quatre comédiens (dont Lavaudant lui-même) se répartissent les autres rôles de cette tragédie. On comprend alors pourquoi la plupart de celles et ceux qui avaient vu la pièce à sa création ou lors de la reprise en 2004 en parlent toujours comme d’un immense moment de théâtre. Aurélien Martinez, Le Petit Bulletin-Grenoble
rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 17 janvier