l’histoire
Les diamants sont éternels. À l’instar de la grande littérature qui supporte d’être retraduite mais qui surtout doit l’être, le spectacle vivant gagne à être régulièrement revisité, réinterprété. Grâce au talent de Michel Berger et de son librettiste Luc Plamondon, Starmania, l’opéra futuriste de 1978, se prête à toutes les métamorphoses. Pour cette relecture de 2022, on ne pouvait rêver meilleure équipe que celle formée par les deux artistes stars que sont Thomas Jolly et Sidi Larbi Cherkaoui, inlassables défricheurs, aussi curieux qu’éclectiques. Le metteur en scène, en accord avec Luc Plamondon, a tenu à revenir à la trame de départ et privilégier la fable dystopique qui résonne fortement avec le temps présent. Le chorégraphe, en travaillant sur divers types de danses urbaines, ancre l’ouvrage dans une esthétique résolument contemporaine. Quant au casting vocal, il a fait l’objet d’un concours afin de recruter des pointures pour les rôles et les doublures de la comédie musicale. Nous retrouverons bientôt Marie-Jeanne, Ziggy, Johnny Rockfort, Stella Spotlight… héros inoubliables.ce qu’ils en disent
Mon ambition est de retrouver la fable de Starmania, la narration. Les chansons ayant pris le dessus sur l’histoire, j’ai opéré un travail de réassemblage, en lien étroit avec l’auteur Luc Plamondon, pour rebâtir la dramaturgie. Mon autre intention est de revenir sur la version originelle, celle de 1978, tant en termes de musicalité qu’en terme d’esprit. Il faut se rappeler qu’à l’époque c’était une œuvre dissidente, alternative, presque punk ! C’était du jamais vu dans l’histoire de la comédie musicale et je veux retrouver cette énergie-là. On retrouvera donc des personnages qui avaient disparu comme le Gourou Marabou et son discours écologique très pertinent aujourd’hui. Starmania est un témoignage sur la crainte pour le futur, quel que soit le présent dans lequel on se trouve. Je veux recréer cette grande fresque dystopique qui peut s’inscrire dans toutes les époques. Thomas Jolly, metteur en scènePour Starmania, je veux créer un lien entre les mouvements de la rue et l’image d’un futur pas si lointain, ce qui signifie travailler avec le langage du mouvement inspiré par les styles de la rue ou des styles de mouvement plus contemporains. Il est important de conserver une forme extrême de musicalité, de vitesse et d’articulation. La danse doit être aussi théâtrale que l’est l’opéra rock, elle doit permettre de raconter l’histoire dans toute sa violence et dans toute sa grâce. Elle doit traduire le désespoir et les dynamiques de pouvoir entre les personnages. Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe