Lazzi

Lazzi

les rêves de cinéma de vincent garanger et philippe torreton

l’histoire

Dans leur décision de se retirer à la campagne, ces deux amis au caractère tranché et complémentaire pourraient avoir des airs de Bouvard et Pécuchet mais c’est plutôt Don Quichotte et Sancho Pança qu’ils évoquent : n’ont-ils pas toujours vécu de chimères, pendant toutes ces années à tenir un vidéoclub, le dernier au monde, parlant cinéma avec des clients surannés qui faisaient de leur vieux magnétoscopes un fétiche ? Puis le monde a tourné la page, renvoyé les cassettes VHS aux poubelles de l’histoire. Alors les deux amis ont décidé de se mettre au vert, avec l’espoir de se reprendre, se retrouver. Mais les fantômes de Godard, Carax, Rouch ou d’Orson Welles leur collent aux basques. Abandonnés l’un à l’autre, l’un divorcé, l’autre veuf, dans une comédie minée par l’absence des femmes, ils se repassent toutes les bobines et la conversation reprend. Vincent Garanger et Philippe Torreton sont les hommes de la situation pour un duo taillé sur mesure à leur intention par Fabrice Melquiot.

ce qu’ils en disent

J’ai écrit Lazzi pour Philippe Torreton et Vincent Garanger. Écrire pour, cela signifie écrire depuis. C’est écrit depuis chacun et depuis la relation d’amitié artistique qu’ils entretiennent. La notion de sujet est flottante, ambiguë, éclatée. La pièce ne traite d’aucun sujet. Sur la table de travail, quel était le vrac qui est toujours pour moi le sujet le plus juste qui sous-tend un projet ? Il y avait ces deux hommes-là, leurs réponses à des questions posées, il y avait l’amitié, une grande idée de l’amitié, une anecdote rapportée par un ami qui travaillait dans le dernier vidéoclub de Suisse, une citation de Godard ancrée dans mes années lycéennes, une maison dans le Morvan, le souvenir de sept moutons que j’ai eu envie de frapper à mains nues et puis quelques films. Le sujet de la pièce, c’est cette petite pile d’images et de sensations, qui se heurtant finissent par produire un monde. Fabrice Melquiot
2022
2023