l’histoire
Angèle a de quoi se méfier : son premier mari, elle l’a aimé aveuglément mais après sa mort elle a découvert un carnet secret où il notait toutes ses infidélités, pas moins de 365 en huit ans de mariage ! Qu’à cela ne tienne : son nouvel époux, Ribadier, endurera la rancœur et la jalousie féroce d’Angèle. Mais lui, tout aussi volage que le précédent, a un système infaillible pour endormir la méfiance de sa femme, c’est-à-dire qu’il l’endort pour de bon au moyen de l’hypnose… Tout marche comme sur des roulettes, jusqu’à l’arrivée inattendue de Thommereux, un vieil ami de la maison, qui va détraquer le savant stratagème. Il est vrai que ce nouveau venu rêve depuis toujours de séduire Angèle… Isabelle Gélinas pousse jusqu’au génie l’art d’être acariâtre tandis que Patrick Chesnais papillonne autour d’elle et que l’enlisement de Nicolas Vaude dans son « système » déclenche l’hilarité. Dans une très belle scénographie d’Emmanuel Charles qui évoque Méliès, Ladislas Chollat en maître de cérémonie offre un rafraîchissant bain de jouvence à la comédie de Georges Feydeau.ce qu’ils en disent
J’ai de la chance, Ladislas Chollat m’a confié le rôle d’Aristide Thommereux, c’est pour cela que j’ai accepté. C’est le seul personnage qui soit traversé par une émotion et des sentiments vrais, alors qu’il part en vrille. Il souffre, il est persuadé que parce qu’avec Angèle, ils ont échangé un baiser deux ans auparavant il est tombé éperdument amoureux d’elle, et c’est devenu une obsession. Patrick Chesnaisce qu’ils en pensent
Dirigé dans de jolis décors avec efficacité par Ladislas Chollat, le spectacle vaut pour l’interprétation trépidante et folle de Patrick Chesnais, ahurissant de cocasserie. Il retrouve tout son génie d’antan et mérite tous les détours. Fabienne Pascaud, TéléramaFeydeau n’a pas vieilli et ne vieillira jamais ! Ses pièces sont construites avec une infernale précision, le rythme est trépidant, les répliques savoureuses, et, quoique l’on reste dans le thème spécialisé des maris volages, la fête proposée au spectateur reste toujours surprenante et parfaitement réussie. Philippe Escalier, Un fauteuil pour l’orchestre
Voilà, tout est là, il n’y a plus qu’à jouer les situations et les dialogues de Feydeau, horlogerie aussi précise que délirante faite de quiproquo, de burlesque, de jeux de mots vaseux et magnifiques, de formules drôles et cruelles. Il faut des comédiens à la hauteur et Chollat les a réunis. Étienne Sorin, Le Figaro