l’histoire
Depuis plus de vingt ans, Martin Zimmermann a su se tailler une place à part dans le monde de la danse en faisant appel à des artistes de cirque capables de tout et des danseurs atypiques. Ils évoluent dans des décors étranges comme autant de labyrinthes oniriques. La scénographie de Danse macabre évoque ainsi une décharge abandonnée où s’entasse tout ce qui a été rejeté à la marge de la société, y compris des êtres humains. Un trio de personnages tragi-comiques a échoué là, par choix ou nécessité. Ils luttent dans le rebut pour leur survie existentielle. Ils se rapprochent, se fuient, bricolent des stratégies pour faire dialoguer les corps et les objets. Mais une autre figure plane sur cette communauté de parias fragiles : la mort, que les autres ne voient jamais mais qui tire les ficelles de l’action. Il appartient à Martin Zimmerman d’incarner ce personnage aux airs de Buster Keaton squelettique, en un langage chorégraphique qui reste profondément marqué par le cirque.ce qu’ils en disent
Mon humour correspond au versant risible du tragique. L’amplifier jusqu’au comique permet de le dépasser. Pour moi, il y a dans le tragicomique une violence et un pouvoir féroce : il est radical et tranchant, animé par une certaine méchanceté, mais aussi moqueur, précis et mystérieux. C’est dans cette complexité que je puise l’inspiration de mon travail, c’est elle qui en est la source. J’aime les personnages grotesques et les formes d’expression énigmatiques, étranges. Je n’ai pas de méthode ; j’expérimente depuis vingt ans autour de la silhouette humaine et de l’espace dans lequel elle évolue. Mais au fond, c’est l’humour qui guide mon travail et dont je recherche la trace dans le banal, la laideur, l’insoupçonné ; autrement dit, dans toutes les facettes du possible et de l’impossible qui font l’existence humaine. Martin Zimmermannce qu’ils en pensent
Une scénographie époustouflante. Des trouvailles visuelles à foison. Des interprètes prodigieux. Katia Berger, Tribune de GenèveQuel phénomène ! Un physique entre Fernandel et Buster Keaton, noué sur un corps svelte, sans cesse aux aguets. Énergie d’acier mêlée à une souplesse de marshmallow, visage en lame de couteau. Ariane Bavelier, Le Figaro
Martin Zimmermann réussit le pari fou d’animer l’inanimé. Les Inrockuptibles