l’histoire
Qui mieux qu’Alain Damasio, en passe de devenir une légende de la science-fiction, était en mesure de donner une version scénique de son roman-fleuve Les Furtifs ? Ayant à ses côtés le guitariste Yan Péchin, la lecture devient une performance incandescente, comme une initiation au monde qui vient. Trois temps forts d’inégale durée rythment cette « rock-fiction poéthique ». C’est d’abord l’exposé du drame : une fillette de quatre ans disparaît soudainement. Lancé à sa recherche, son père explore l’univers dystopique où tous les individus sont soumis à un contrôle technologique intégral. Il découvre alors l’existence des « Furtifs », les seuls êtres qui ont su se soustraire au « technococon ». La fillette les a-t-elle rejoints ? L’ont-ils absorbée ? Dans une deuxième partie Damasio toujours dans le rôle du récitant résume les épisodes de son roman. Le troisième temps décline une question psalmodiée par l’auteur sur tous les tons et tous les fronts de la création : quelles ripostes et quelles pistes nous revient-il d’imaginer pour échapper à la tyrannie technologique qui nous menace ?ce qu’ils en disent
Mon écriture est volontiers poétique et orale, elle se prête bien à la mise en voix et en musique. L’immersion dans la fiction y est plus forte, plus vibrante. Pour moi, c’est une façon de dilater l’univers des « Furtifs » dans l’espace et le temps, de lui donner un volume, de la faire vivre au présent. Yan Péchin est un tisserand qui coud l’étoffe de nos moments avec ses cordes de cuivre, il leur donne la beauté de ce qui ne s’articule pas ou plus. C’est comme si, à deux, on mettait en couleur la page blanche et ses glyphes noirs. Alain Damasioce qu’ils en pensent
Ambitieux par tous les thèmes qu’il brasse, son amour parfois inconsidéré du son et son engagement langagier, Les Furtifs estomaque. Et joue avec la mort. (…) Une œuvre d’art stratifié. LibérationAlain Damasio, activiste SF et guide spirituel d’une génération rebelle. Les Inrockuptibles
Les textes ciselés dans une écriture physique et « poéthique » traversent comme une lame les enjeux de notre époqueprise. Ils tissent la trame de ce renouveau au vivant que Damasio appelle et que Péchin opère. Récits, slams ou manifestes, tous deux nous poussent à sortir de nos résignations pour entrer avec eux dans la couleur. Plus qu’un spectacle, une initiation au monde qui vient. Jean Claude Dupont, La Dépêche du Midi
Prolixe et volubile dans le meilleur sens des deux termes, Damasio enchaîne les extraits des Furtifs. L’ouvrage clef de son œuvre protéiforme. Il ne lit pas. Il sait. Il connaît. On opte volontiers pour l’immersion, dans l’incroyable spirale sonore de Yan Péchin qui entre en résonance avec le récit. Hypnotique. Pierre Wadoux, Ouest-France