l’histoire
Victime de calomnies, Edmond Dantès passe quatorze ans dans une geôle du château d’If au cœur de la rade de Marseille avant de s’évader et s’emparer d’un trésor caché dont l’abbé Faria lui a révélé l’existence. Devenu riche et puissant, Dantès se fait passer pour le comte de Monte-Cristo et entreprend de se venger de ceux qui l’ont accusé à tort. L’intérêt pédagogique de la pièce ne tient pas à sa seule inscription au patrimoine littéraire. Monte-Cristo est moins une quête de la vengeance qu’une histoire d’accouchement de soi-même, de transmission autour d’un duo maître-élève, Faria-Dantès. En choisissant cette approche, le Collectif 8 est en totale pertinence avec des jeunes spectateurs. Les personnages du roman content l’histoire d’un monde où certains schémas politiques et sociaux sont toujours d’actualité : banquiers, magistrats, militaires, spéculateurs et toutes leurs intrigues pour le pouvoir, un système judiciaire vicié qui produit l’injustice.ce qu’ils en disent
C’est pour moi une énigme que laisse Dumas derrière lui et qui m’a tenue au corps pendant de longues années. Plus je tirais les fils entrelacés de cette toile complexe, plus il me fallait relever le défi d’en remplir les vides, les manques afin de répondre à cette invitation pour comprendre le monde. C’est à la gestation et naissance du personnage de Monte-Cristo que je souhaite remonter. C’est dans un cachot du château d’If que se trouve la clef du mystère. C’est ici qu’il rencontre l’abbé Faria, le savant, l’accoucheur, l’instrument des destinées hypothétiques. Il enseigne, éclaire, il donne le jour et met au monde le champ des possibles. Il dessine des plans, des cartes et des formules, de situations posées en choix variables, de conséquences actées en réactions en chaîne ; les visions d’itinéraires de vie passées et futures émergent. Sur les murs du cachot les lignes, dessins et diagrammes de Faria prennent vie dans d’étranges hallucinations dévoilant les prévisions de variantes possibles de la grande Histoire. Gaële Boghossiance qu’ils en pensent
Dans l’adaptation théâtrale et dans la dramaturgie proposée par le Collectif 8, ce n’est pas l’histoire de la simple vengeance d’un homme qui est prise en compte, mais une histoire d’accouchement et de découverte de soi, de transmission. le Collectif 8 apporte un nouvel intérêt pédagogique pour le jeune spectateur. Olivier Gueniffey, La StradaSur scène, ils ne sont que deux. Paulo Correia et Damien Rémy jouent dans une gigantesque cage cubique, recouverte d’écrans de tulles sur lesquels sont projetés des décors numériques, oniriques, magnifi ques. Le résultat est bluffant : on oscille en permanence entre théâtre, cinéma et jeu vidéo. Ludovic Mercier, Nice-Matin