l’histoire
Sous l’impulsion de sa mère, Glenn Gould commence le piano dès l’âge de deux ans et demi. Il a l’oreille absolue, il ne sait pas encore lire et écrire qu’il déchiffre déjà la musique. Ses talents précoces se renforceront adulte, il révolutionnera la façon de jouer du piano, et vendra autant de disques que les plus grandes rock-stars. Mais le succès foudroyant et la reconnaissance internationale sont vite devenus un fardeau. Souffrant de phobies, chaque concert lui est une épreuve douloureuse. Il met un terme à ses tournées en 1964, à 32 ans, après neuf ans de carrière. Glenn, naissance d’un prodige, c’est donc l’histoire d’un homme tourmenté, et d’un homme seul. Celui qu’on a surnommé le dernier des puritains a totalement sacrifié sa vie privée, on ne lui connaît de relation durable avec quiconque. Sans doute les causes de son mal-être puisent-elles leur origine dans cette enfance soumise à l’autorité d’une mère despote, et à son abandon par un père soumis. « Si nous l’avions laissé faire, il ne serait jamais devenu Glenn Gould, l’inoubliable Glenn Gould ! », affirme Flora, à son mari, avant de conclure : « Et toi tu préférerais un monde sans Mozart, sans Glenn Gould ? »ce qu’ils en disent
Plus qu’un « biopic », c’est l’histoire d’un drame que j’ai voulu écrire, une tragédie familiale, shakespearienne, où plus le temps passe, moins les êtres qui s’y débattent n’ont de chance de trouver ce bonheur qu’il leur échappe, et plus ils courent vers leur perte, et leur disparition prématurée. Derrière ce destin hors du commun, c’est une réflexion profonde sur le statut d’artiste qui sous-tend la pièce, statut que Gould n’a jamais cessé de questionner et de réinventer. Le texte s’interroge donc sur le prix à payer pour devenir un artiste de génie, le prix à payer aussi pour le rester, en se gardant bien de répondre de manière directe aux questions qu’il pose. Ivan Calbéracce qu’ils en pensent
Un spectacle puissant, émouvant non dénué de touches d’humour. Ivan Calbérac signe une mise en scène classique et fluide. À peine sorti, on file racheter les Variations Goldberg ! Le FigaroDire de Thomas Gendronneau qu’il est prodigieux de vérité, d’intensité, de luminosité est un faible mot. Il ne joue pas Gould. Il « est » Gould, signant du coup une performance d’acteur qui fera date. Jean-Rémi Barland, La Provence
C’est la merveilleuse Josiane Stoleru que Calbérac a choisie pour le rôle de la mère, ce qui empêche de la détester tout à fait. Thomas Gendronneau est aussi à l’aise en adolescent prodige qu’en quinquagénaire sur le point de mourir, et Bernard Malaka très touchant dans le rôle du père. Jacques Nerson, L’Obs