La Fontaine et le confinement

La Fontaine et le confinement

le retour de fabrice luchini à anthéa
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l’histoire

« Les mots sont des planches jetées sur un abîme, avec lesquels on traverse l’espace d’une pensée, et qui souffrent le passage et non point la station ». Fabrice Luchini, le prof de lettres préféré des Français, aime citer cette phrase de Paul Valéry. Comme à son habitude, son nouveau spectacle témoigne de sa passion pour la langue française et ses auteurs. Le premier confinement l’avait amené à se dévoiler où on ne l’attendait pas : sur les réseaux sociaux, Instagram en l’occurrence. Il y proposait ainsi, plusieurs fois par semaine, de faire la lecture de ses fables préférées de Jean de La Fontaine. Ce spectacle s’inspire directement de cette expérience tandis que les sous-textes associés à ces grands classiques (auxquels s’ajoutent les mots de Blaise Pascal et Charles Baudelaire) leur confèrent une tout autre et nouvelle résonance.

ce qu’ils en disent

Sur l’importance de la politique dans les fables de La Fontaine, je ne connais pas grand-chose. Excepté sa fidélité à Fouquet, au risque d’être entraîné dans sa disgrâce, la vie de La Fontaine ne m’intéresse pas. Je ne le perçois ni sur le plan historique ni sur le plan politique. Il n’y a que sa langue qui m’inspire, sa cadence, son rythme, le style coupé de toute finalité sociale. On peut certainement contextualiser les fables, mais ça ne m’a jamais branché. C’est une morale à la Montaigne, prudente et désabusée, vaguement schopenhauerienne : les hommes sont des cons, des fientes, pour vivre heureux vivons cachés. Donner La Fontaine à lire aux enfants relève d’un grave malentendu. Bien sûr, on peut, si l’on tient à se montrer bienveillant, objecter qu’il y a plusieurs niveaux de lecture. Même dénaturées par les profs, même réduites à de petites histoires d’animaux... Mais pourquoi imposer à de pauvres gamins une langue aussi complexe ? Ce n’est pas de la littérature enfantine. Fabrice Luchini

ce qu’ils en pensent

Au sommet de son art, le plus poète de nos comé- diens fait vibrer les mots avec une justesse bouleversante. Fabienne Pascaud, Télérama
Depuis ses premières lectures de Céline, il entraîne son public dans une inlassable poursuite esthétique à la recherche de la note juste. Le magicien des mots nous offre un spectacle superbe et dépouillé. Vincent Trémolet de Villers, Le Figaro
Depuis quarante ans, chaque jour, le comédien s’exerce à réciter du La Fontaine. S’il se moque du moraliste, il considère le fabuliste comme le plus littérateur français, et nous le transmet magistralement sur scène. Jacques Nerson, Le Nouvel Obs
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