La pièce qui illustre le sacrifice par amour, ou plus exactement l'histoire d'une courtisane parisienne, Violetta, qui renonce à l'amour pour ne pas nuire à la réputation de sa "belle famille".
ce qu'ils en disent
La censure, officielle ou morale, a été la compagne la plus constante dans la vie de Giuseppe Verdi. Celle-ci s'attaquait généralement aux thèmes politiques abordés par le compositeur de Bosetto : l'assassinat d’un roi en scène, la conduite répréhensible d'un autre monarque (François 1er devenu Duc de Mantoue dans Rigoletto) ou encore les innombrables appels masqués à la révolte contre l'Autriche dont ses oeuvres de jeunesse sont émaillées. Mais jamais elle ne le frappa aussi intimement que pour la Traviata (la dévoyée) : Verdi partageait alors sa vie avec Giuseppina Strepponi, créatrice d'Abigaille (Nabucco) fille-mère au passé mouvementé, et devait affronter les vexations et le rejet de la bourgeoisie bien pensante. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec l'histoire de cette courtisane parisienne. Frappée par la tuberculose, elle meurt dans un dénuement total, apportant la dimension pathétique que le mélodrame du XIXème exigeait. Four absolu le soir de sa création, La Traviata est unanimement reconnue comme l'une des oeuvres majeures de l’art lyrique et surtout la plus belle narration musicale du fondement du romantisme : le sacrifice par amour. Jean-Louis Grinda